IndependentWHO – Santé et Nucléaire

«L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne remplit pas sa mission de protection des populations victimes des contaminations radioactives.»

Vassili Nesterenko et l’Institut Belrad

Face à l’inaction et aux mensonges du gouvernement Soviétique sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, le physicien Vassili Nesterenko (02/12/1934 – 25/08/2008), prend position dès les premières heures en réclamant l’évacuation immédiate des habitants dans un rayon de 100 kilomètres de la centrale au lieu de 30 kilomètres.

Création de l’Institut de radioprotection indépendant « Belrad »

Académicien, directeur de l’Institut de l’énergie atomique de l’Académie des sciences du Bélarus, il est limogé de son poste en juillet 1987 comme alarmiste et semeur de panique. Il quitte définitivement cet institut d’état en 1990 et crée avec le soutien de Andreï Sakharov l’Institut de radioprotection indépendant « Belrad », pour venir en aide aux enfants des territoires touchés par les retombées radioactives.

Quatre vingt pour cent des enfants du Bélarus ne sont plus en bonne santé : beaucoup souffrent de maladies cardiaques, de cataractes, de diabète, de cancers, ils ont une très mauvaise défense immunitaire.

Dans les villages les plus contaminés du Belarus, Vassili Nesterenko organise 370 Centres Locaux de Contrôle Radiologique (CLCR). Il y forme à la radioprotection les médecins, les enseignants, les infirmières ainsi que les familles sur la façon de traiter les aliments pour diminuer la contamination. Financés d’abord par le Comité Tchernobyl du gouvernement, pendant la brève période de « démocratisation », les CLCR sont réduits au nombre de 68, suite à la reprise en mains de la situation par le lobby atomique (AIEA, OMS et leurs correspondants de référence au Ministère de la santé de Minsk).

 

L’additif alimentaire à base de pectine de pommes

En 1996, Nesterenko adopte avec succès l’additif alimentaire à base de pectine de pommes, recommandé par le Ministère de la santé ukrainien comme adsorbant du césium137 (Cs137). En un mois de traitement, la charge en radionucléides de l’organisme de l’enfant peut baisser de 60-70 %.

A partir de 1996, l’Institut « Belrad » et l’Institut de Gomel au Bélarus travaillent en parallèle. Nesterenko sillonne les villages et concentre ses mesures sur la contamination interne de l’organisme par le césium137 au moyen de spectromètres pour rayonnement humain fournis par des ONG occidentales.

Pour l’étude histologique de l’action du Césium sur les tissus, il fournit aux chercheurs de Gomel des gamma-radiomètres automatiques de sa fabrication, qui leur permettent de mesurer à l’autopsie le taux de Cs137 par kg de l’organe étudié. Les deux instituts montrent qu’avec un régime alimentaire pauvre en Cs137 chez l’enfant et l’animal de laboratoire, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau des organes vitaux. Des voies de recherche totalement nouvelles pour la science sont ouvertes.

 

Très gros soucis à l’Institut Belrad

La dictature du Bélarus cause les plus gros soucis à l’Institut Belrad dirigé aujourd’hui par Alexei Nesterenko, fils de Vassili. Ce dernier est mort d’épuisement en octobre 2008 après avoir connu des années d’harcèlement. Il avait échappé à 2 attentats.

L’Institut emploie environ 30 personnes faiblement rémunérées, grâce aux seuls dons.

En secourant les populations du Bélarus, Belrad est d’une importance capitale pour l’humanité. Il est le seul témoin scientifique indépendant des conséquences sanitaires d’un accident nucléaire majeur. Le soutien financier de l’institut par les dons de particuliers et d’associations est donc absolument indispensable pour permettre sa survie.

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