IndependentWHO – Santé et Nucléaire

«L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne remplit pas sa mission de protection des populations victimes des contaminations radioactives.»

1 - avril - 2013

Depuis un quart de siècle un crime humanitaire programmé se perpétue au cœur de l’Europe sous de hautes responsabilités dans la désinformation et l’indifférence générale de la civilisation occidentale technologiquement avancée. Pour préserver le consensus autour de l’industrie atomique militaire et civile, le lobby de l’atome et la médecine officielle condamnent sciemment, depuis 26 ans, des millions de cobayes humains à expérimenter dans leur corps des pathologies nouvelles dans le vaste laboratoire des territoires contaminés par Tchernobyl. Les enfants humains sont traités comme animaux de laboratoire, dont des experts français, allemands, ainsi que des ONG françaises comme CEPN, Mutadis Consultants, ETHOS et CORE, qui les observent, sont coresponsables.

Le même sort attend les populations japonaises et leurs enfants vivant dans les territoires contaminés par la catastrophe de Fukushima, car la même stratégie est en train de se mettre en place au Japon avec les mêmes protagonistes, les mêmes justifications pseudo-scientifiques et sous l’égide des mêmes autorités.

Pour l’attester, je présenterai ci-dessous les agissements des responsables aux différents niveaux d’implication du mal fait aux enfants biélorusses par la communauté scientifique et politique mondiale à Tchernobyl. Il s’agit tout d’abord de la gestion des conséquences de la catastrophe par les agences de l’ONU responsables du nucléaire et de la santé: l’AIEA promotrice des centrales nucléaires et l’OMS dont le but « est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible. » Ces deux agences exécutent et cautionnent du haut de leur autorité scientifique et médicale la politique criminelle imposée par les 5 États membres du Conseil de sécurité dans le domaine du nucléaire en général et dans les territoires contaminés par les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima en particulier.

Cette politique se fonde, pour se donner une apparence de scientificité, sur une véritable stratégie de l’ignorance qui n’a rien de scientifique. Le tour de passe-passe du lobby nucléaire consiste à utiliser l’expérience des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki pour expliquer Tchernobyl. On explique qu’en présence des faibles doses de rayonnement dans les territoires de Tchernobyl, comparées aux doses très élevées du flash de l’explosion des bombes, il est à priori impossible que les pathologies observées soient causées par l’accident. Or les deux évènements et les mécanismes qui portent atteinte à la santé ne sont pas les mêmes. L’un n’explique pas l’autre. Il n’y a pas eu l’explosion d’une bombe atomique à Tchernobyl. Il y a eu deux explosions de nature atomique (excursions de puissance) et un incendie qui a duré 10 jours. Aujourd’hui le fond radioactif ambiant et surfacique autour de la centrale est faible. Mais d’énormes quantités d’éléments radioactifs artificiels ont été éjectés lors de l’explosion thermique et dispersés par l’incendie à de grandes distances au gré des vents et des pluies. Ces éléments de longue durée contaminent l’environnement, les plantes, les animaux et les êtres humains. Ils ont détruit la santé et la vie de centaines de milliers de jeunes liquidateurs qui ont ingéré et inhalé les particules radioactives en travaillant autour de la centrale, et ils contamineront les générations futures. Les atteintes génétiques et périgénétiques se manifesteront chez les descendants des liquidateurs et seront transmises ensuite aux générations suivantes, occasionnant des maux que la première génération n’aura pas connus (1).

L’OMS et l’AIEA ne reconnaissent qu’une cinquantaine de décès des premiers liquidateurs engagés et environ 9000 cancers supplémentaires jusqu’en 2056, alors qu’en 2001 les données officielles d’Ukraine et de la Fédération de Russie annonçaient déjà 10% de décès survenus et 30% d’invalides parmi liquidateurs engagés (ils étaient plus de 800 000 en provenance de toute l’URSS). Les 2 millions de paysans et plus de 250 000 enfants biélorusses, qui vivent dans les territoires radioactifs, seraient tous indemnes du fait de l’accident de Tchernobyl. La grande quantité des maladies, qui se multiplient et s’aggravent d’année en année au Bélarus, est attribuée officiellement au stress, à la «radiophobie », à l’alcoolisme des parents…

Abel Gonzáles, directeur de l’AIEA en radioprotection et sûreté des déchets, vice-président de la CIPR, directeur de l’agence de radioprotection argentine, délégué de l’Argentine et de l’AIEA à l’UNSCEAR et conseiller à l’OMS a déclaré à la conférence de Kiev (4–8 juin 2001) filmée par la télévision suisse, qu’il était impossible en présence de ces faibles niveaux de radioactivité d’avoir la preuve d’une corrélation entre la radioactivité et les maladies, que c’était « un problème épistémologique insoluble ». Il a dit textuellement « nous n’avons aucun moyen de connaissance directe à ce niveau. Nous ne savons pas ! ».

Nous savons par contre que le Professeur Bandajevsky a fini en prison et en exil parce qu’il a pulvérisé cette prétendue ignorance par des recherches scientifiques rigoureuses, qu’il a effectuées pendant 9 ans. Étant anatomopathologiste et non physicien comme M. Gonzales, Youri Bandajevsky maîtrisait ce « moyen de connaissance directe » qui manquait soi-disant au fonctionnaire de l’AIEA, lequel refusait d’en reconnaître la possibilité. Bandajevsky a découvert la corrélation, il a établi la preuve du lien de cause à effet entre les radionucléides incorporés à faible dose et la destruction des organes vitaux.

Au cours de mes enquêtes, j’ai découvert que des experts français, membres d’organisations non gouvernementales ont un rôle d’exécutants actifs dans cette politique néfaste, qui condamne les enfants du Bélarus à souffrir de toutes les maladies inconnues de l’atome sans radioprotection et sans assistance médicale qualifiée. Ces organisations françaises, financées par les pays riches d’Europe ont recueilli des données sur la contamination des habitants, leur ont donné des cours sur la façon d’éviter une contamination excessive, mais n’ont pas soigné les enfants contaminés qu’ils observaient. Pire, elles ont refusé de distribuer aux enfants fortement contaminés l’additif naturel à base de pectine, qui accélère l’élimination des radionucléides de l’organisme et maintient les niveaux de contamination des enfants en-dessous du seuil à partir duquel les lésions aux organes vitaux deviennent irréversibles.

Qui sont les protagonistes de cette histoire commencée il y a 26 ans, quels sont leurs buts, de quoi s’agit-il exactement?

Face à l’inaction et aux mensonges du gouvernement Soviétique sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, qu’il a contestés dès les premières heures en réclamant l’évacuation des habitants dans un rayon de 100 kilomètres de la centrale en feu, le physicien Professeur Vassili NESTERENKO, académicien, directeur de l’Institut de l’énergie nucléaire de l’Académie des sciences du Bélarus, limogé de son poste en juillet 1987 comme alarmiste et semeur de panique, quitte définitivement cet institut d’état en 1990 et crée l’Institut de radioprotection indépendant « Belrad », pour venir en aide aux enfants des territoires contaminés. Dans les villages les plus contaminés du Belarus il organise 370 Centres locaux de contrôle radiologique, où il forme les médecins, les enseignants, les infirmières à la radioprotection, et les familles à la façon de traiter les aliments pour diminuer la contamination. Financés d’abord par le gouvernement pendant la brève période de « démocratisation », aujourd’hui ces centres sont fermés suite à la reprise en mains de la situation par le lobby atomique.

En 1996, Nesterenko adopte avec succès l’additif alimentaire à base de pectine de pommes, recommandé par les Ministères de la Santé russe et ukrainien comme adsorbant du césium137. En un mois de traitement la charge en radionucléides de l’organisme de l’enfant peut baisser de 60-70% (2).

En 1994, Nesterenko fait la connaissance du recteur de l’Institut de médecine de Gomel, l’anatomo-pathologiste et médecin Youri BANDAJEVSKY, qui effectue depuis 1991 des recherches sur l’étiologie des pathologies nouvelles chez les habitants des territoires contaminés. Avec sa femme Galina, pédiatre et cardiologue, Bandajevsky découvre que la fréquence et la gravité des altérations morphologiques et fonctionnelles du cœur augmentent proportionnellement à la quantité de césium radioactif incorporé dans l’organisme. Il décrit la « cardiomyopathie du césium » : troubles cardiaques chez le petit enfant, chez l’adolescent et l’adulte, avec atteinte dégénérative du myocarde (muscle cardiaque). La mort subite survient à tous les âges, même chez l’enfant. Au-delà de 50 Becquerels par kilo de poids du corps, des lésions irréversibles apparaissent dans les organes vitaux.

À partir de 1996, l’Institut « Belrad » et l’Institut de Gomel travaillent en parallèle. Nesterenko sillonne les villages et concentre ses mesures sur la contamination interne de l’organisme par le césium137 au moyen de spectromètres pour rayonnement humain fournis par des ONG occidentales. Les deux instituts montrent qu’avec un régime alimentaire pauvre en Cs137 chez l’enfant et l’animal de laboratoire, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau des organes vitaux. Des voies de recherche totalement nouvelles pour la science sont ouvertes.

En avril 1999, les deux scientifiques sont invités par le Parlement biélorusse à faire partie d’une commission chargée de vérifier le Registre des doses et l’utilisation des fonds de l’État par l’Institut de médecine radiologique du Ministère de la Santé dans ses recherches médicales sur les conséquences de l’accident de Tchernobyl. Leurs conclusions déplaisent aux membres de la commission proches du Ministère.

Ils signent un rapport séparé et l’envoient au Conseil de Sécurité du Belarus, responsable de la santé de la population. Celui-ci fait retirer le Registre des doses par le Ministère de la santé et l’invite à le revoir « d’urgence sur la base des conclusions » de Nesterenko et de Bandajevsky. Ce dernier envoie un Rapport au Président Loukachenko, dans lequel il critique sévèrement les travaux de l’Institut du Ministère et montre qu’un seul milliard de roubles sur 17 a été dépensé utilement en 1998 par celui-ci. Dans la nuit du 13 juillet 1999 il est arrêté sur la base du décret de Loukachenko contre le terrorisme. Le 18 juin 2001, il est condamné sans preuves pour corruption à 8 ans de prison par le tribunal militaire de la Cour Suprême du Belarus.

ETHOS. – Entre-temps, en 1996, un groupe de chercheurs français, dénommé ETHOS (ONG sans but lucratif, loi 1901), vient s’appuyer sur le centre de contrôle radiologique du village Olmany géré par le Professeur Nesterenko, pour recueillir ses données de mesures et se former à la radioprotection dans les territoires contaminés de Tchernobyl. ETHOS est une émanation du CEPN (Centre d’étude sur l’évaluation de la protection dans le domaine nucléaire), créé en 1976 par EDF (Électricité de France) et par le CEA (Commissariat à l’énergie atomique). Le lobby nucléaire français est activement représenté !

Un des objectifs d’ETHOS était d’écrire pour l’Union Européenne un ouvrage sur la gestion des accidents atomiques et des régions contaminées par des radionucléides de longue durée de vie, en définissant « un dispositif de gestion durable de la qualité radiologique et de la confiance sociale »(3). Pendant trois ans, de 1996 à 1998, ETHOS capitalise les données des mesures du Centre d’Olmany, utilise le personnel formé et équipé par Nesterenko pour effectuer les mesures de radioactivité des aliments sans indemniser la technicienne pour le surplus de travail occasionné. Une cohabitation fortunée et fructueuse pour les Français jusqu’au jour où ETHOS fait chasser Nesterenko du village Olmany et de 4 autres villages du district de Stoline par les autorités biélorusses.

En fait, le consortium ETHOS avait appris la leçon de V. Nesterenko et récolté ses données qu’il s’appropriait maintenant pour le supplanter. Un véritable plagiat mais avec cette tare fondamentale : la mission d’ETHOS, programmée par le lobby nucléaire français, avait une limite statutaire infranchissable qui excluait le versant sanitaire : ETHOS n’avait pas compétence en matière de santé des habitants.(4) Que venait-il donc faire à Tchernobyl s’il n’avait pas cette compétence essentielle ?

J’ai commencé à le comprendre lorsqu’un ami sociologue qui collaborait avec ETHOS m’a dit que Jacques LOCHARD, dirigeant du projet ETHOS, était du CEA et que sa définition de leur tâche se résumait dans cette formule surprenante : « nous devons occuper le terrain ».

Terminée la formation chez Nesterenko, ETHOS a pu se présenter en Europe comme référence scientifique en radioprotection dans les territoires de Tchernobyl pour devenir coordinateur du Programme international CORE (coopération pour la réhabilitation des conditions de vie dans les territoires biélorusses contaminés par Tchernobyl), dont les membres fondateurs sont le Comité de Tchernobyl du gouvernement du Bélarus, le Programme de développement des Nations Unies, les ambassades de France et d’Allemagne, La Commission Européenne, la Direction pour le développement et la Coopération de Suisse, l’Unesco, la Banque mondiale et quatre districts du Bélarus.

Le 18 juin 2003, j’adressais au nom de l’Association Enfants de Tchernobyl Bélarus une critique détaillée de ce Programme aux Députés et aux autorités politiques et institutionnelles européennes. Dans la note d’accompagnement je précisais :

« Ce Programme fait abstraction des problèmes de santé dans une région où plus de 80% des enfants sont malades suite à la catastrophe de Tchernobyl, alors qu’ils n’étaient que 20% avant 1986 (5). Le Mémorandum du Programme CORE prévoit un audit indépendant au bout de 5 ans d’activité, pour en évaluer l’efficacité. Nos critiques doivent être prises en compte dès l’origine de ce Projet, car la catastrophe sanitaire dans les territoires contaminés s’aggrave et s’amplifie comme une épidémie majeure. Les populations contaminées, abandonnées depuis 17 ans par la communauté internationale, ne peuvent pas attendre ces 5 années supplémentaires d’un projet qui ne prévoit pas d’intervention médicale qualifiée. »

Pas de réponse. Le rôle de cette opération ETHOS-CORE est devenu clair depuis qu’un article du Monde (20.02.08) a révélé que « La France se prépare aux conséquences d’un accident de type Tchernobyl sur son sol », et que l’ASN, (Autorité de sûreté nucléaire) avait lancé une étude sur le retour d’expérience de la gestion post-accidentelle de Tchernobyl, confiée à la société Mutadis Consultants, coordinateur d’ETHOS.

Les objectifs de cette démarche étaient : « d’évaluer la pertinence de ce retour d’expérience dans le contexte social, économique et politique de la France et de l’Union européenne ; d’en dégager des enseignements dans la perspective d’un dispositif préventif de gestion post-accidentel».

Le rapport de synthèse du 19 mars 2007 intitulé « Retour d’expérience de la gestion post-accidentelle dans le contexte biélorusse » est signé par Gilles Hériard-Dubreuil (Mutadis Consultants), Jacques Lochard (CEPN), Henri Ollagnon (Institut National Agronomique de Paris-Grignon) tous trois initiateurs du programme européen CORE.

Ainsi, soutenu politiquement et financièrement par le Lobby et les États nucléaires, ETHOS, qui s’occupait en apparence d’aide aux problèmes causés par la catastrophe de Tchernobyl, constituait en fait un barrage à la reconnaissance de la catastrophe sanitaire, que les scientifiques indépendants comme Nesterenko et Bandajevsky révélaient à travers mille obstacles. Pour le lobby il s’agissait en fait de définir une qualité radiologique pour instaurer la confiance sociale (sic) en cas de catastrophe. L’information scientifique fournie par les enfants-cobayes contaminés restait inaltérée pour les observateurs occidentaux, puisque la charge corporelle interne en radionucléides n’était pas modifiée par un adsorbant que CORE refusait de financer. Un puzzle mondial de blocages par compartiments apparemment indépendants, finalisé à la collecte de données utiles à la gestion des suites d’un accident atomique majeur dans un des pays riches d’Europe. Youri Chtcherbak, médecin et écrivain, dirigeant en 1990 du mouvement des Verts ukrainiens, élu député au premier Soviet Suprême “ démocratique ” de l’URSS m’a raconté qu’un professeur français, auquel il a demandé ce qu’il considérait comme la chose la plus importante dans cet accident, lui a répondu. « C’est très intéressant! Jamais je n’aurais pu me livrer à une telle expérience dans mon laboratoire, maintenant je peux l’observer. » « Vous pouvez imaginer le cynisme et le comportement de ces gens! », m’a-t-il conclu.

J’ignore si Chtcherbak pouvait imaginer alors que le cynisme qui l’indignait préfigurait en fait ce crime programmé au niveau des États européens: refuser une prophylaxie par un produit naturel efficace et bien toléré comme la pectine aux enfants de Tchernobyl pour étudier comment gérer les conséquences d’une catastrophe chez nous. Cela est intolérable.

J’avais écrit à Jacques Lochard : « La radioprotection dans les territoires contaminés de Tchernobyl est impossible sans la science, appliquée à l’organisme de chaque enfant et aux aliments qu’il absorbe. C’est ce que le Ministère de la santé du Belarus ne veut pas faire, pour pouvoir continuer à publier ses données statistiques générales et fausses. C’est le motif de son opposition au travail du Professeur Nesterenko avec les spectromètres pour le rayonnement humain, dont les mesures concrètes révèlent les vraies doses de contamination. Ces mesures sont essentielles pour la prophylaxie ciblée de chaque enfant et pour l’établissement de la corrélation entre la charge des radionucléides incorporés dans l’organisme et les nombreuses maladies étudiées par l’anatomopathologiste Bandajevsky. Mais elles révèlent également l’ampleur réelle de la catastrophe de Tchernobyl, qui ne fait que commencer. Ne pas s’occuper de science, mais seulement d’éducation et de support sociologique, peut devenir un alibi de couverture, qui laisse les choses en l’état dans « l’ignorance et dans l’incertitude »(6). Vous avez raison de souhaiter que les Biélorusses prennent eux-mêmes leur destin en mains. Les Biélorusses ce sont d’abord les scientifiques comme Nesterenko. Soit leurs connaissances imposeront une politique de radioprotection authentique, soit il n’y aura pas de radioprotection du tout. Sans ces scientifiques, les pauvres paysans pris au piège, sans moyens ni connaissances, n’auront jamais la force de faire face à leur destin. Les 370 Centres de Nesterenko doivent être rétablis. »

Wladimir Tchertkoff

eandreoli@vtx.ch

Journaliste, membre fondateur de l’association « Enfants de Tchernobyl Bélarus »

auteur du livre « Le crime de Tchernobyl, le goulag nucléaire »

réalisateur de films et documentaires sur Tchernobyl notamment:

« Le Sacrifice »(2003), « Controverses nucléaires » (2004)

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1 – Goncharova R.I. & Ryabokon, 25-26 October 1994, Conf. « Radiobiological Consequences of Nuclear Accidents »

2 – SWISS MED WKLY 2004;134:24–27 · www.smw.ch

3 – Publication internationale dénommée SAGE à laquelle a participé l’académicien Vassili Nesterenko. Physicien de niveau international, liquidateur de Tchernobyl dès les premières heures, spécialiste en radioprotection et meilleur connaisseur de la contamination des territoires du Bélarus, il était logique de s’adresser à lui pour ce « retour d’expérience » fondamental. Comme les 4 autres rédacteurs étrangers de SAGE Nesterenko a fourni sa contribution écrite à l’ouvrage. Il avait l’assurance de la part du CEPN que son texte sur les mesures de radioprotection (mesures anthropogammamétriques, cures de pectine, information des enfants, des parents et des enseignants) serait repris tel quel dans le projet SAGE. En réalité l’essentiel des mesures qu’il préconisait et les 4 points de ses recommandations en prévision d’un accident majeur dans la conclusion de son texte n’ont pas été insérés dans la publication. Le fait d’avoir conservé le nom de Nesterenko parmi les auteurs en tête de l’ouvrage suite à cette censure est un acte moralement répréhensible des responsables de la publication.

4 – M. Henry Ollagnon, de l’Institut National d’Agronomie Paris-Grignon, membre de l’équipe ETHOS, préconisait un développement durable dans les territoires contaminés pour assurer leur réhabilitation. Lors de la conférence de Stoline en novembre 2001, il a déclaré au professeur Michel Fernex : « on fait du bon boulot, mais les enfants sont de plus en plus malades ».

5 – Déclaration du Président de l’Académie des sciences du Belarus, en décembre 1999, confirmée par le Vice-ministre de la santé du Belarus à l’audition parlementaire sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, en avril 2000.

6 – En 1958, un an avant la signature de l’accord qui formalisait la soumission de l’OMS à l’AIEA dans le domaine des effets des rayonnements ionisants sur la santé (28 mai 1958 WHA 12.40), l’OMS a publié le rapport d’un groupe d’étude qui analysait les « questions de santé mentale, que pose aux populations l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques ». Le rapport concluait par ce souhait : « Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude et qui, pour citer Joseph Addison, le poète anglais du XVIII siècle, saurait “ chevaucher l’ouragan et diriger la tempête ”. » (Rapports Techniques, No 151, pp. 59, OMS, Genève, 1958.) Une légitimation prophylactique de l’ignorance programmée et du mensonge.

Article publié en décembre 2012 dans “Japanese Scientists”