IndependentWHO – Santé et Nucléaire

«L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne remplit pas sa mission de protection des populations victimes des contaminations radioactives.»

7 - juillet - 2012

“Il n’y a rien de tel qu’une exposition à la radioactivité pour faire des dégâts. La probabilité que les cellules soient endommagées est de 100%. La question suivante est : de quelle atteinte vous souciez-vous ?” Dr. Rosalie Bertell, 1990.

Eminente scientifique américaine et expert international sur le rayonnement, la militante écologiste Rosalie Bertell est décédée le 14 juin 2012. Elle avait 83 ans.

En 1985, son premier livre, « No Immediate Danger : Prognosis for a Radioactive Earth », a été publié à Londres et acclamé par la critique. Il a été traduit en français sous le titre « Sans danger immédiat ?, l’avenir de l’humanité sur une planète radioactive ». Le livre décrit en détail les effets de la radioactivité – pas seulement les taux élevés de cancers incurables – mais aussi la façon dont l’exposition aux rayonnements ionisants (pénétrants et créés par l’homme) affecte le corps humain. En 1986, Rosalie Bertell faisait partie de l’équipe d’enquête sur Tchernobyl, et elle a travaillé avec des milliers de survivants de la catastrophe du réacteur nucléaire.

Dans un discours prononcé en 1990 à Oslo, en Norvège, elle notait que la radioactivité augmente la susceptibilité à « beaucoup de maladies différentes, y compris les déficiences du système immunitaire, les malformations congénitales, les fausses couches, les maladies chroniques à long terme, les mutations génétiques (ce qui implique des atteintes continues et la dégradation du patrimoine génétique, c’est-à-dire de l’avenir), ainsi que les leucémies et autres maladies du sang. »

« Prenez par exemple un seul atome de plutonium dans un tissu pulmonaire. En se désintégrant, il projette des particules d’énergie à travers des cellules vivantes. Comme vous le savez, une cellule n’est pas vide ; c’est un système vivant rempli de différents types de matière, avec des tâches distinctes à effectuer dans le corps. Nous ne pouvons rien ressentir de cette désintégration au niveau cellulaire. Mais elle provoquera des dégâts…. Le dégât qui est susceptible de causer le plus de problèmes dans un système global comme l’être humain, c’est le dégât qui frappe le noyau de la cellule. Parce qu’à l’intérieur du noyau, il y a le matériel chromosomique qui conserve le modèle de ce que doit faire la cellule. Si vous changer cela, vous changez ce que la cellule produit. Si vous modifiez une cellule, et qu’elle est encore capable de se reproduire, cela fera deux cellules avec des chromosomes endommagés, ce qui peut provoquer une croissance exponentielle de cellules qui ne travaillent plus correctement. »

(…)

En 2007, « Tchernobyl : L’héritage caché » de Pierpalo Mittica est publié. Rosalie Bertell en était l’un des co-auteurs. Elle y a contribué par un important rapport sur la dévastation que ce réacteur nucléaire continue de provoquer sur la population ukrainienne ainsi que sur le reste du monde. Comme pour la terrible catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, la quantité de radioactivité reste avec nous pour toujours ; non seulement pour la population japonaise, mais pour le monde entier.

(…)

Rosalie Bertell

À 83 ans, et malgré une maladie grave ces deux dernières années, Rosalie Bertell était toujours active, « écrivant des articles et répondant au courrier, travaillant avec le grand public pour continuer à l’informer sur les risques et les dangers des essais environnementaux militaires et l’industrie nucléaire ». Elle considère que sa récompense la plus gratifiante fut d’avoir « découvert tant de personnes sensées, concernées à travers le monde, qui demandent seulement à mener une vie décente et à élever paisiblement leurs enfants, en partageant les richesses de la planète avec tout le monde et avec tous les êtres vivants ! J’ai trouvé ces gens-là dans chacun des plus de 60 pays où j’ai travaillé. Les gens ordinaires savent que nos politiques environnementales actuelles sont basées sur la cupidité, qu’elles ne sont pas faites pour les êtres vivants et ne sont pas durables. »

Ceci est un extrait d’un article publié sur le blog « fukushima.over-blog.fr » le 23 juin 2012.

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