IndependentWHO – Santé et Nucléaire

«L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne remplit pas sa mission de protection des populations victimes des contaminations radioactives.»

22 - avril - 2011

Genève – 13 avril 2011 – L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné mercredi l’importance de créer des systèmes de surveillance sanitaire sur dix à vingt ans au Japon afin de mesurer les conséquences à long terme sur la santé de l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima.

« Nous avons besoin de créer les fondements pour des études qui devraient être conduites ces dix à vingt prochaines années », a déclaré la directrice du département Santé publique et Environnement à l’OMS, Maria Neira, lors d’un point de presse. Mais elle a reconnu qu’il était « peut-être trop tôt » pour mettre en place ces systèmes de surveillance sanitaire car le pays est toujours « dans une phase très aiguë de détection » de la radioactivité. Néanmoins, « nous sommes en discussion avec le Japon », a précisé Mme Neira.

La responsable de l’OMS a par ailleurs souligné que les autorités japonaises avaient déjà mis sur pied la surveillance des fonctions thyroïdiennes de plus de 940 enfants, sans déceler de risque.

Mardi, le gouvernement japonais a élevé de 5 à 7, degré maximum, le niveau de gravité de l’accident de Fukushima sur l’échelle des événements nucléaires et radiologiques (Ines), le plaçant au niveau de celui de Tchernobyl. Il a aussi ajouté cinq localités au plan d’évacuation, dont certaines situées au-delà des 30 kilomètres de rayon autour de la centrale.

Malgré la hausse du niveau d’alerte des autorités japonaises, les risques pour la santé « pour la zone au-delà des 40 km » ne sont pas plus « élevés aujourd’hui qu’hier », avait alors estimé l’OMS.

Mercredi, Mme Neira a réitéré qu’il n’y avait « pas besoin de nouvelles mesures de santé publique », soulignant la volatilité de la situation à la centrale de Fukushima.

« C’est une situation qui évolue et nous devons faire des évaluations et réévaluations presque à chaque heure car la situation n’est malheureusement pas sous contrôle et nous ne savons pasce qui peut se passer », a-t-elle rapporté.

 

Notre commentaire:

Reporter à 10 ou 20 ans les décisions à prendre pour protéger les populations de Fukushima sous prétexte d’y mener des études est criminel. Les conséquences sanitaires de l’explosion d’un réacteur nucléaire sont connues. Les publications sont nombreuses dont notamment une compilation de travaux menés par des chercheurs indépendants au sujet des conséquences sanitaires de Tchernobyl. Elle a été publiée par l’Académie des Sciences de New York sous le titre :

Chernobyl : Consequences of the catastrophe for people and the environment
Alexey Yablokov, Vassili Nesterenko et Alexey Nesterenko
Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 1181

La directrice de l’OMS, Mme Chan, dispose d’un exemplaire de cet ouvrage, nous lui avons remis en main propre.

On y lit que le nombre des décès causés par Tchernobyl est estimé à 985000 pour la période 1986-2005, la moitié pour l’Ukraine, le Bélarus et la Russie, l’autre moitié pour le reste du monde. Ces chiffres sont à comparer avec l’estimation de l’OMS: Tchernobyl, une cinquantaine de morts!


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