« Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude et qui, pour citer Joseph Addison, le poète anglais du XVIII siècle, saurait chevaucher l’ouragan et diriger la tempête ». Rapports techniques, n151, OMS – Genève, 1958, p.59
En ce 26 avril, date anniversaire de l’explosion du réacteur de Tchernobyl, laquelle causa la catastrophe sanitaire qui entre dans sa 29ème année, l’OMS estime toujours à une cinquantaine de morts et 4000 à terme (communiqué commun OMS-AIEA-PNUD du 05.09.2005) et nie la morbidité notamment infantile causée par cette catastrophe. Cette estimation provocante et criminelle est à mettre en parallèle avec l’étude publiée en 2011par l’Académie des Sciences de New York qui chiffre à 985.000 les décès causés par les radiations pour la période de 1986 à 2005.
Demain, à 1H23 du matin, cela fera 28 ans que des apprentis sorciers du nucléaire ont fait exploser le réacteur N°4 de la centrale de Tchernobyl. Personne n’aime cet anniversaire, pour des raisons différentes bien sûr.
Ni les 9 millions de personnes enfermées et abandonnées à leur triste sort radioactif dans les mornes plaines grises et les forêts interminables du « Laboratoire de l’enfer », dans un silence de verre qui fait crier au vent le souvenir de trop de morts, cet anniversaire ne peut pas être une fête. Il est un déchirement, le rappel d’un monde dans lequel les hommes étaient encore des hommes et non pas des déchets nucléaires.
Ni les « autorités » (OMS – AIEA – PNUD – ETATS) qui essaient d’enterrer le problème depuis le début, et de nous faire croire que la contamination atomique transforme en paradis les régions qu’elle touche ; que rien ne s’est passé ni ne se passe, que tout va bien, que seule la radiophobie est responsable tous les maux et de tous les morts. Pour eux cet anniversaire est aussi un cauchemar car les gens ont la mauvaise habitude de se souvenir plus particulièrement des choses le jour de leurs anniversaires. Eux préfèrent bien sûr le silence, ou les bonnes nouvelles de leurs chiens de garde sur une catastrophe plus récente : « L’accident nucléaire de Fukushima est désormais considéré comme « terminé ». 16.12.2011. http://www.lemonde.fr/japon/article/2011/12/16/l-accident-nucleaire-de-fukushima-est-desormais-considere-comme-termine_1619545_1492975.html
Ni ceux, individus ou organisations, qui se battent pour que cesse contre cette désinformation criminelle, qui luttent contre tous les menteurs assassins du lobby nucléaire, ces criminels contre l’humanité pour qui il faudra bien un jour réouvrir Nuremberg.
Ni le « grand public ». Le sujet est anxiogène, et ne fera jamais exploser des record d’audiences. Ce serait comme passer un réveillon de nouvel an en écoutant « Il n’y a plus rien » (Léo Ferré).
Le 26 avril ne peut être un anniversaire de fête pour personne et on peut comprendre que l’on ne va pas beaucoup en parler, demain, de Tchernobyl.
Chaque année pourtant, le 26 avril, des initiatives, des livres, des films sont annoncés, qui « profitent » du faisceau de lumière commémoratif, pour rappeler au monde que Tchernobyl n’est pas un problème du passé mais bien un problème d’aujourd’hui et du futur.
Cette année, à 28 ans de la catastrophe de Tchernobyl, un groupe d’auteurs*, de journalistes, photographes, cinéastes, écrivains, scientifiques, tous ayant l’expérience du terrain à Tchernobyl et dans les territoires contaminés, ont décidé de mettre leur travaux en commun. Une expérience solidaire et originale. Tous font don de leurs droits d’auteur et de leur travail pour l’édition d’un LIVRE-DVD qui raconte l’histoire de Tchernobyl et de ses conséquences. C’est TCHERNOBYL FOREVER. Cet ouvrage collectif servira de support une OPÉRATION HUMANITAIRE au profit des enfants exposés aux radiations dans les territoires contaminés. Une initiative, une expérience qu’il est important de soutenir.
UN LIVRE-DVD POUR UNE OPERATION HUMANITAIRE
http://fr.ulule.com/tchernobyl-forever/
* Alain-Gilles Bastide, Wladimir Tchertkoff, Emanuela Andreoli, Michel Fernex, Yves Lenoir, Paul Fusko, Jean Gaumy,
Patricia Jean-Drouart …
Publié dans Agoravox le 25 avril 2014
par Adjibi – Photo-Reporter / Journaliste indépendant / Auteur Pdt.Fondateur de l’Association des Cyber-Journalistes / ACJ